Le monde d'après

C’est pour une revue. Pieds sur un tapis berbère, ordinateur sur les genoux, je regarde autour de moi et essaie de déterminer, pour rédiger ce texte, ce qui constituera le monde d’après. Ce qui en sera dégagé – d’un geste lapidaire ou depuis une lutte interminable –, ce qui sera préservé, ce qui sera modifié. Mais je ne comprends pas le point de bascule. Oui : où précisément s’ouvre la page, quelle est la ligne tracée au sol, plutôt, sur le calendrier, pour définir ce « monde d’après » ? S’agira-t-il d’une date déterminée par notre pouvoir politique (national, européen, nécessité mondiale) ? J’en doute. Un événement historique, mais lequel : l’infection par le premier pangolin, le confinement italien, la réélection de Donald Trump ?

Ma réflexion se fige ici, c’est-à-dire, à son début, car je ne peux aller plus loin. Décrire le monde d’après. Faut-il une majuscule à monde, une majuscule à après ? Je passe la réflexion sur le sens du premier : je le sais, qu’il peut s’agir d’un monde intérieur, de la ville, d’un pays, d’un paysage, des frontières traversées. De la mer même, de l’espace. Tout est un monde. Un couple, une famille sont des mondes. Je n’ai qu’à me baisser et choisir. Ce qui m’intrigue, c’est l’après. La temporalité plus que l’espace, le périmètre.

« Après » quoi ? Où se situe la limite ? Sera-t-elle immédiate : coup de balai sec, déclinable de la tonte des femmes à la politique des terres brûlées, du brutal hara-kiri au très peu égoïste effondrement de l’URSS, du désormais prévisible krach boursier de 1929 ? Ou l’après sera-t-il lent à s’installer, par petits à-coups peut-être, annexions, élections, peu importe le procédé, tant que cela avance ?

Je masse mes lombaires car l’absence de bureau fixe se fait sentir. Il semble qu’un consensus soit établi pour que la grande période de confinement soit reconnue comme l’élément perturbateur. Pas seulement pour mon dos. Mais depuis, je ne vois point de grand changement ; une accélération, peut-être, de tout un tas de choses. Un arrêt total de certains élans sociopolitiques – en positif ou en négatif, je n’en suis pas juge – (par exemple : le suivi du rapport Racine pour les auteurs en France, la réforme du chômage, les efforts de diminution des féminicides), un abandon de certains pans de la société (la petite-enfance, les scolarisés, entre autres), et les chiffres étayent ces propos. Dans l’autre sens, recrudescence des comportements individualistes, publications choquantes de journaux de confinement, hausse des contaminations et des décès chez les plus pauvres et fragiles : peut-on vraiment parler d’un changement radical, ou d’une dynamique élévation de l’incidence de ce qui existait déjà ? Ces mouvements ne sont pas nouveaux.

Le soi-disant monde d’après tourne autour de lui-même, en orbite autour de ses problèmes : c’est le grand retour du plastique en tout genre, à toutes les sauces, des emballages individuels. Exemple parmi tant d’autres, pourquoi ai-je choisi celui-ci ? Car je viens de me saisir d’un café à emporter dans un gobelet de plastique pour réaliser cet article en home office ; deux doses de gel hydroalcoolique en portions individuelles consommées avant et après le paiement de la boisson, obligation imposée par les commerces de la ville. S’agit-il du monde d’après ou sont-ce seulement les conséquences à court terme de la pandémie ?

Les gobelets de plastique finalement s’empilent sur une palette de bois recyclé qui me tient lieu de table basse (Paris Xème, 2020), accompagnés des journaux de la semaine, des articles et des romans qui pourraient m’aider à rédiger ce texte. Ma vie a changé, depuis quelques mois : j’ai perdu mon travail, après m’être acharnée à tenir des horaires démentiels durant le confinement. Mon ancienne société est en train de faire faillite malgré les aides offertes par l’État. Durant cette crise interne, des comportements déplacés se sont propagés et accélérés ; tout ce qui pointait (blagues racistes latentes, un peu de paternalisme, surdose de présentéisme, comportements managériaux limites), ont évolué en faits concrets de harcèlement pour beaucoup d’entre nous, moral, voire sexuel. Il s’agit d’une startup et, en cela, je peux vous dire que nous n’en sommes pas « au monde d’après », malgré la publicité effectuée par le service des ressources humaines. Si je tentais de rentrer dans les détails des faits, je risquerais d’être accusée de diffamation. Cela non plus, ce n’est pas le monde d’après. Bien entendu, il faut laisser à la justice le temps de faire son travail, mais il est improbable qu’elle devienne plus rapide dans les mois à venir, coincée en télétravail.

Je ne crois pas en la bascule immédiate d’un monde dans l’autre, d’un temps à l’autre. « Rien ne sera jamais comme avant », avons-nous entendu tous les jours, confinés. Sans rentrer dans une analyse importante sur l’usage d’une double négation proverbiale dans cette expression, force est de constater qu’une fois qu’une minute s’est produite, rien ne sera jamais comme avant cette minute. La vie conspire à avancer et nous savons bien que lutter pour conserver des choses telles quelles, c’est produire un effort contraire à la nature. L’évolution est naturelle, elle est normale. Ce qui s’est produit ne s’efface pas ; il n’y a pas d’expression plus inutile que « rien ne sera jamais comme avant ».

Je sors de mon appartement, pour faire une pause dans la rédaction de ce texte. Le monde dans ma rue n’est pas celui d’après. Nous portons des masques. C’est le mois d’août, il fait chaud, alors certains n’en portent pas malgré le risque d’amende. Nous continuons à prendre soin de nous, d’une manière médicale, et il ne s’agit pas d’un tort. Nous continuons à laisser à d’autres (associations, mairie), le soin de loger et nourrir ceux qui sont si proches de nous, dans la rue. Ceux que je vois sur le sol.

Si ce n’est pas par la pandémie, faudra-t-il une bombe atomique pour que quelque chose change ? Il est souvent dit aux étudiants d’école de journalisme que l’impact d’un accident avec des morts est à la fois fonction du nombre de morts et de la distance à laquelle ils sont décédés. Parmi mon cercle proche, à Paris, très peu d’obèses, de malades, de vieux, de connaissances de personnes mortes de la Covid19. Si peu l’ont vu de près. Si peu ont vu les morts d’Hiroshima, mais il y avait la peur que cela nous arrive, car nous ne connaissions pas les risques d’une telle explosion, la volonté d’une troisième attaque. Les conséquences physiques étaient rapidement visibles, et monstrueuses. De la même façon, nous n’avons réellement eu peur, à Paris et dans mon milieu social, que lorsque nous ne savions pas quels étaient les impacts du coronavirus. Maintenant que les plus grands risques semblent écartés, pour la plupart d’entre nous, nous embrassons à nouveau nos camarades.

Pourtant, l’une de mes connaissances vit à travers sa chair dans le monde d’après. Elle a vingt-huit ans, était en parfaite santé avant d’attraper le fameux virus. Ce n’est pas celle qui a pris le plus de risque, mais les fléaux frappent parfois au hasard. Depuis mars, et nous sommes à la fin de l’été, elle n’a pas guéri complètement de la maladie. Elle est suivie pour des dysfonctionnements respiratoires et cardiaques depuis plusieurs semaines. Elle n’a toujours pas récupéré l’odorat ni le goût. Elle souffre. Elle est en plein dans son monde d’après, elle est amère de voir les amis de son âge faire comme si de rien n’était, croyant dur comme fer les statistiques, qui, elle le sait mieux que personne, ne veulent rien dire à l’échelle individuelle.

Risque ou plaisir. La seule personne ayant eu une réaction argumentée sur le sujet pendant le confinement a été ma grand-mère. À quatre-vingts ans, elle m’a dit qu’il était plus injuste pour elle que pour moi d’être empêchée de voir ceux qu’elle aimait ; qu’une réunion familiale avait une saveur bien plus forte à son âge et que, quelque part, si elle était plus à risque que nous, elle tirait un bénéfice plus grand de son exposition à la foule.

Calcul risque versus bénéfice. Vous voyez bien que le monde n’a pas changé. Il repose plus que jamais sur des éléments cartésiens. J’ai entendu, mine de rien, peu d’amour ou de coup de folie ces derniers mois, alors que cela nous manque tant, et que tous s’accordent à dire que c’est cela : vivre. Avons-nous tant peur que cela de la souffrance ? Oui, quand nous ne savons pas quantifier la souffrance probable : mon amie récupérera-t-elle l’usage parfait de son cœur dans les mois à venir ?

J’y pense, dehors (rues brûlantes et vides) et ne parviens pas à me forger une opinion sur la question. Vivre mieux et longtemps, vivre intensément. Il s’agit d’un débat universel, éternel quoique récent tout de même puisque nous avons le luxe de vivre vieux depuis peu de temps en vérité. Je ne tranche pas : est-ce nécessaire ? Chacun fait ses choix au quotidien. Le port du masque a bien sûr une incidence sur l’ensemble de la population ; mais si on y réfléchit bien, la cigarette également (fumée dans l’espace public, déchets, argent, impact sur la sécurité sociale), les choix alimentaires, sans compter l’alcoolisme, et bien que les chiffres ne soient pas à ma portée cette fois, m’empêchant d’asseoir cette argumentation haut et fort, je me dis finalement que les questions sont toujours les mêmes et que cette pandémie n’a rien résolu.

Alors, « le monde d’après » quoi ? Quels seraient les éléments de rupture, le grand renversement, prêt à changer quelque chose dans ma vie, à ce stade ?

La mise en confinement n’a pas été mon premier moment de peur collective. J’ai vécu la réalisation des attentats du World Trade Center (il s’agit même de l’un de mes premiers souvenirs marquants), quelques mois avant le passage de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. Est-ce la proximité temporelle de ces deux évènements qui m’a faite en prendre conscience d’autant plus ouvertement ? J’avais huit ans. Il m’aurait certes été difficile de les comprendre et de les retenir plus jeune, mais tout de même. Je ressens comme un sursaut de conscience à cette époque de ma vie. Concentration du besoin de prise de conscience à travers un ressenti collectif indéniable.

Je vivais à Paris, à une rue du restaurant Le Petit Cambodge, lors des attentats de 2015. Nouveau moment d’angoisse sociétale. Charlie auparavant. D’autres attaques par la suite. Hausse sempiternelle des actes antisémites. Gronde sociale de 2019. Voici tout ce qu’il me semble : ces évènements arrivent par rafales. Cette perception est discutable, historiquement parlant, mais voilà : nous vivons que leur espacement temporel se réduit. C’est le propre des modifications de l’humanité : il est improbable qu’elles arrivent d’un coup, d’un seul, mais se produisent, au vu de la diversité des formes de nos sociétés, par une multitude de micro-changements. Représentés sur une courbe, nous les verrions comme une multitude de points gris se concentrant au fil de l’avancée du temps.

Nous ne serons pas là pour voir le monde d’après. Il s’agit de cycles et de bouleversements. S’il existait un évènement tel qu’il changeait la face du monde, nous risquerions bien de nous éteindre, comme les dinosaures. Nous ne pouvons, à notre échelle, que voir de petits changements, imperceptibles à l’échelle de l’univers mais même, de l’humanité. Ah, il y aura une nouvelle loi à tel sujet. Oh, telle ville a changé de bord politique et devrait bientôt s’atteler à. Regardez, les entreprises ont décidé que.

Il est évident que chaque changement important doit être initié par de petites étapes. Pour construire un mur, il faut poser une brique après l’autre. Ce que je relate n’est pas un reproche, encore moins une admonestation à ne rien changer. Plutôt un appel au calme. À trouver l’élément que nous sommes, nous-mêmes, en mesure de changer, de contribuer et de ne pas s’agiter pour autre chose. De taire les angoisses auxquelles nul n’a de réponse, de les distinguer de celles qui parcourent nos proches pour les vivre ensemble.

Dire « le monde d’après » ne peut servir qu’à faire faiblir ceux qui ont besoin d’un point de départ effectif pour effectuer des changements : ils ne sauront identifier lequel. Dire « le monde d’après » ne rend pas hommage aux actions entreprises par nos associations, nos artistes, nos entrepreneurs et nos politiques tous ces mois avant la pandémie.

Je ne veux pas décrire le monde d’après, car je ne sais pas d’où il part. Parce que la soi-disant cassure que nous venons de vivre n’a pas transformé en profondeur tant de choses que cela, à part des gestes quotidiens. Bien sûr, ce sont ces gestes qui sont le point de départ de tout. Mais certains s’effacent, déjà, et les nouveaux ne plaisent pas assez pour qu’ils s’installent. Ils ne sont pas viables, ou enforcent des aspects préexistants et délétères (en témoignent le débat sur la mode et l’argent qui serait fait sur la vente des masques par le secteur du retail). Ces éléments risquent de soulever des colères supplémentaires, et c’est à partir de celles-ci que j’aurais hâte de le connaître : le monde d’après. Oui : la colère est intéressante en ce qu’elle peut amener au soulèvement. À la révolution ? Encore une fois, la révolution ne fait que : revenir à ce que l’on connaît déjà (c’est radical, c’est étymologique).

En attendant, nous sommes dans le monde de « pendant ».

Dans le monde de « pendant », je fais une petite chose nouvelle chaque jour. Dans le monde de « pendant », j’essaie d’ajouter un moment qui me fait plaisir à chaque semaine, puisque j’ai eu le temps de le faire pendant le confinement et que j’ai décidé de ne plus vivre sans. Mais cela est fragile : ce n’est pas mon « monde d’après ». Cela peut disparaître, ressurgir ; ce n’est pas ancré à vie. Il suffit d’un rien pour que je cesse. Les seules choses qui sont inscrites définitivement, ce sont les événements passés : ils sont arrivés et l’on n’y peut rien changer. C’est pour cela qu’il est important de ne pas laisser arriver le pire. Désormais nous vivons dans un monde « qui a vécu une pandémie de Covid19 », « qui a vécu un confinement », où « x personnes sont décédées de la maladie ». C’est en n’agissant pas que nous avons créé ce monde. Et nous ne pouvons agir sur tout. Mais alors, quel dilemme ! Et quelles options ?

Quelle est la solution, à part de comprendre qu’il faut choisir les sujets qui nous importent et nous touchent et agir dans leur direction, et envers eux seulement ? Car nous avons si peu de temps et individuellement, si peu d’impact. Même une pandémie, pour l’instant ne changera pas tout le destin de notre espèce. Elle la réorientera à peine. À peine y aura-t-il un monde « d’après-demain ». Peut-être faut-il se concentrer sur le monde de demain, déjà, ou sur la minute que nous sommes en train de vivre. Le monde de pendant.

Dans ma rue, j’entends un vague fond sonore. Je sais que Paris est faussement silencieuse, du bruit, il y en a, mais je ne l’entends plus. Les fleurs ont poussé, et pour une raison que j’ignore, la mairie n’a pas fait couper les platanes au déconfinement alors qu’ils sont habituellement presque chauves à cette époque. Je trouve cela plus joli ainsi. Les rues sont vides, et je ne peux savoir s’il s’agit du mois d’août ou de la fuite des Parisiens vers la campagne, qui perdurera peut-être tant que nous pourrons travailler à distance. Je n’ai plus d’argent pour la rentrée et j’ai peur de la chute de Pôle Emploi. Je cherche du travail mais je ne suis pas la seule. J’écris car cela me fait du bien et passe le temps. Je ne peux pas prévoir de visiter des proches car personne n’a confiance dans l’autorisation de voyager. Je sais que les parents, autour de moi, s’inquiètent pour la rentrée. Le monde de pendant, c’est organiser des tournois de jeux de cartes pour apaiser les enfants. C’est les faire sortir dans les rues de Paris la nuit pour leur inventer des aventures et qu’ils continuent à apprendre. C’est les faire lire et répondre à leurs éternelles questions, qui n’ont pas changé : il fait quoi, le Monsieur, par terre, dehors ?

Le monde d’après ne peut s’écrire si l’on reste assis dans un canapé à l’imaginer plutôt que d’agir dans le monde de pendant. Je dois terminer ici ma morale gratuite (je vous l’ai dit, le monde change peu), me lever et arrêter d’écrire seule. Le problème n’est pas l’art ; le problème est de penser, rédiger, communiquer seule devant un ordinateur, plutôt que de m’asseoir en cercle avec une équipe, quelle qu’elle soit et de commenter ce titre, cet appel à texte. Puissions-nous nous retrouver bientôt pour le faire.

Ah, voilà bien une chose qui a changé dans le monde : la conscience partagée qu’il n’y a pas besoin d’être ensemble physiquement pour agir ensemble. Cours de yoga sur Zoom, happenings artistiques en ligne, lecture sur tablette, etcétéra. Mais si moi j’aime les vrais câlins et le papier, suis-je du monde « d’avant » ? Car je la vois là, ma solution, et seulement là, mon utopie : seulement dans la proximité à autrui.

Le partage d’informations qui a explosé ces dernières années réduit la portée du silence et a fait émerger globalement un nombre suffisamment important de problématiques pour que chacun trouve son compte en termes d’insurrection et de mise en commun des solutions possibles. Nous ne nous ignorons plus. Nous savons transmettre des émotions pour toucher et convaincre, même à travers un iPad ou une vidéo YouTube. Mais ces émotions ne seraient-elles pas édulcorées ? Amoindries par rapport à celles que nous vivons en réel ? Personne n’a de réponse à cette question et elle m’inquiète. Je veux être touchée et je veux de la surprise. Je veux avoir peur et que cela me modifie, davantage qu’un moment sociétal de confinement suite à la pandémie. La modification des corps par l’inscription dans l’ADN d’un événement vécu par un être humain a été prouvée. On parle de facteur environnemental. C’est ainsi que l’espèce humaine évolue. Il est important de conserver des contingences dans nos vies. J’ouvre donc une question supplémentaire : si tous les risques sont maîtrisés (jusqu’à la rencontre amoureuse pour 14 % des couples se découvrant sur catalogue-Internet), quelle est la part de hasard, soit-il heureux ou dangereux, que vous accepteriez de conserver dans votre monde d’après ?

Je remonte après un café supplémentaire, et je poursuis l’écriture et les conference calls depuis mon canapé. Ceci n’est pas une fiction. Ceci n’est pas non plus une utopie. Ceci n’est pas rafraîchissant. C’est ce que j’ai sous la main. Et il faut faire avec.

FIN

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Mona est née au début des années 90. Elle vit à Paris depuis 2014, après Marseille, le Brésil et New York. Diplômée en Relations internationales, après 7 ans de direction de projets, elle finit par se plonger dans l’écriture de romans, pamphlets et poésie. Son travail d’écriture porte sur l’intime, la construction, le corps, l’origine, la vie collective. Mona relit ses textes un métronome en main puisqu’elle est aussi batteuse. Elle a co-fondé une revue, Début(s), dont le premier numéro sortira en 2021.