Au pire on mourra

Travaille ! Travaille qu’il me disait l’autre. Mais je fous que ça. Toute la journée sur ta table, le dos voûté à gratter comme un forcené. Je vais finir accro aux cachets à continuer à me tuer la santé pour tes fifrelins. Travaille ! Eh ça veut dire quoi ? Si je reviens pas couvert de terre ou de sueur, je fous rien ? Ou alors faut que j’aille me planquer derrière un écran dans une pièce sans odeur de 9 h à 19 h ? Ça doit être du sacré travail qu’on fait là-bas, à se faire illusionner par une bande de 1 et de 0 en costumes gris. Si c’est pour rester devant cet écran autant rester le cul dans le canapé à regarder la télé. C’est sûr que là mon cerveau sera disponible pour leurs conneries. C’est officiel depuis des années que les mecs gesticulent dans le poste juste pour te vendre leurs machins. « Des trucs bidons pour des gens crédules » comme disait l’autre. Comment ils feraient pour faire acheter leurs bagnoles et leurs parfums aussi ? Mais je bosse mon pote. Bon d’accord peut-être pas comme un forcené, faut pas déconner. Et puis faut être con pour bosser à se tuer la santé. Ou avoir un flingue sur la tempe, ça aide, et bien souvent c’est un flingue d’Etat, difficile de faire plus coercitif.

Alors oui ça vient ton plan bien ordonné, bien vert et bien planté. Voilà, la mairie ils vont être contents, tu vas pouvoir aller serrer des paluches bien grasses et revenir m’emmerder avec leurs exigences de petit bourgeois.

Vivement la 3e guerre mondiale, jamais ces tas de graisse survivront à la marée qui monte. Tu m’étonnes que le péquenot blanc et mâle, il se fasse du souci pour sa survie et sa domination. Avec son bide rempli de bière et de bouffe industrielle, il voit bien que si ça pète il a aucune chance. Imagine de retour dans la cours d’école à choisir ta team pour la WWIII, t’as le choix entre un gros bedonnant qui perd ses cheveux et un mec qui vient de traverser un continent, un désert, une mer et des talibans. Le choix est vite fait. Et quand je dis talibans, le « s » est important tellement y en a qui poussent des deux côtés de la Méditerranée. Mais tout va bien, je te rajoute un arbre là, un banc ici et ta ville pourra accueillir dignement son marché hebdomadaire. Tu veux un revêtement de sol moins blanc mais pas blanc cassé sans que ça soit trop gris pour illuminer la place les jours de soleil sans que ça soit trop éblouissant. Pas de soucis, papa, je suis là pour ça. Voilà ça te plait ? Les visuels sont beaux ? Par contre on t’a dit que les arbres, ils auront cette tête dans trente à quarante ans avant de couper ceux qu’ils y avaient déjà ? Non ?! C’est vrai que d’ici là t’auras déjà cané, c’est pas vraiment ton problème. Et puis avec le réchauffement qui arrive, peut-être que ça va pousser plus vite ? Pas sûr. Mais on sait jamais, hein, les scientifiques peuvent se tromper. Et pour l’essence, je vous mets plutôt des Robinia pseudoaccacia ou des bons vieux Populus alba ? Ceux qui poussent le plus vite, oui c’est vrai que maintenant qu’il y a plus d’arbres sur ta place, faut vite combler les trous de ta connerie. Trente ans la connerie, je me permets d’insister. Parce que construire des tours d’1 kilomètre de haut en quelques mois on a réussi mais planter des arbres de cinquante ans d’un coup, ça bizarrement toujours pas. Putain de Nature qui se laisse pas complètement faire. Quelle orgueilleuse !

Alors Mr ou Mme (pas de raisons de faire du sexisme) le(a) maire, vous êtes content(e) de votre projet ? Enfin votre, ça pourrait être le mien vu le temps que je passe dessus. Je pense que si un jour, par mégarde j’atterris dans votre ville, sur cette place, je vomirai. Je me serais bien pendu mais voir plus haut, les arbres, trente ans, etc. Oui j’insiste. Merde faudra quand même que je fasse gaffe dans trente ans de vraiment pas y mettre les pieds, là y aura des branches assez grosses.

Alors voilà, je bosse sur une table entre un écran d’ordinateur et des plans de villes dont j’ai oublié le nom. On est quelques-uns à faire ça. Dans ce bureau quelconque d’une artère qui pourrait être dans n’importe quelle grande ville de ce pays. À un moment, tout devient quelconque, tout est copié, standardisé. Chaque ville à un logo et une devise pour accrocher le passant, se singulariser et se différencier mais elles font appel aux mêmes architectes, urbanistes et paysagistes. Tout est rempli avec le même moule. Le pavé serait différent que ça changerait pas les mêmes « putains de Fnac, McDo, Foot Locker, Célio, Zara, H&M ». C’est quoi le concept d’ailleurs, c’est pour pas être perdu ? Pour avoir le même blouson que ton cousin qui habite à 2 000 bornes ? C’est sûr que niveau pub, c’est efficace, une idée et tu peux la balancer en 4 par 3 dans les 234 villes où il y a une boutique. Je suis un instrument de cette uniformisation, une petite main. Assis toute la journée, une fenêtre avec vue grise ou vue sur du gris ; un gris variant selon la saison. Difficile de produire autre chose qu’un décor de béton en passant mes journées dans ce décor de béton. Une monotonie de jours de pluie s’abat sans cesse sur nos vies.

J’aimerais changer moi aussi pour un vert paradis mais tous les matins je me lève pour revenir ici. Et tous les soirs je me lève pour partir d’ici. Pris dans le même engrenage quotidien où j’exulte en dedans pour être un mouton en dehors. Un pendulaire. Jours après jours suivre la masse qui monte et s’entasse dans des boites en fer. Chez moi le soir je mange aussi dans des boites en fer. Où aiguiser ma rage quand mes dents sont émoussées de toujours avaler du gravier ? De temps en temps je bats le pavé. On est quelques-uns à marcher par des journées de printemps ou d’automne, côte à côte à se serrer puis le soir venu, on hésite à tout casser mais on sait bien que rien ne va changer en cassant trois vitres à la Société Géniale ou au Crédit Patate. Donc on rentre, quelques bières dans le ventre, arrosé d’une merguez Cgt, pour l’honneur, pour contribuer, pour se marrer aussi. En fait rien ne bouge, on veut croire qu’on fait bouger les choses, parce qu’on est libre dans nos têtes, parce qu’on nous la fait pas à nous, on y croit pas au système. Pffff. On en est ses suppôts désabusés. Les plus viles, car si on sait, on y reste lâchement. On continue de consommer allègrement, de se chauffer, de bouffer, de fêter furieusement notre vie sous les lumières du progrès. Et on baise aussi. Comme ça à la va-vite . Sans s’attarder. Sans s’attacher. Sans trop savoir pourquoi. On est libre, on est jeune, c’est la ville. Faudrait pas flancher et montrer ses blessures. Merde non pas d’empathie, on baise on a dit. J’ai des images de porno plein la tête alors on va s’y conformer. Là aussi on se consomme. On se consume oui. On est tous en train de brûler. Brûler nos rêves, notre santé dans ces fumées qui sortent de partout. De tous les tuyaux, les cheminées, les pots, les colonnes s’élancent pour nous asphyxier. Et tu fumes, bah oui, ça a beau être marqué « Fumer provoque le cancer » « Les cigarettes contiennent plus de 1344 substances chimiques », tu fumes, je fume. Ils ont mis trois mots puis une phrase. Ils ont mis des photos. Des trucs horribles, personne a jamais vu des trucs aussi trash que des paquets de clopes et pourtant…ouais…je fume. Et ça coûte presque 10 balles le paquet pour se tuer ! Putain mais pourquoi on est devenu aussi amorphe.

Alors je rentre chez moi. Le maire attendra pour son plan. Il attendra jusqu’à…demain. Sacré résistance que je développe. Un vrai agent du chaos. Je pourrais aussi bien rester toute la nuit et dormir ici tellement ce « chez moi » représente peu. Le frigo est presque vide. Il y a bien des pâtes, du riz et toujours ces maudites boites de métal. Alors c’est parti pour Top Sous-Chef en cuisine. Oui ce week-end, je cuisinerai, « quand j’aurai le temps ». Quand j’aurai moins la flemme surtout. Quand j’aurai mis la main sur cette copine dont je rêve depuis trop de temps. En mode « cocooning » tous les deux tendrement enlacées sur notre canapé « Ikéa » à regarder la dernière série Netflix. Au secours, même mes rêves sont une niaiserie vendue par la télévision. On s’est fait happer par le canapé. C’est lui l’objet du démon. Toute ta volonté meurt quand tu as trouvé le canapé adapté à ta morphologie. Tes potes y dorment. Tu dors dans celui de tes potes. Quand ta meuf te fait la gueule tu y retournes. Qui n’a pas de canapé chez lui en Occident ? J’ai même déjà eu un appart où le canapé était plus confortable que le lit. Me voilà assis dans le mien à manger mes linguine à la farine complète au pesto rosso et au parmigiano reggiano IGP. Quoi dire… Je sais même plus si c’est bien ou si je me fais encore arnaquer par du marketing. Toute la colère s’échoue sur un non-sens, un contre-sens ou un faux-sens. La vérité a disparu. Ou peut-être qu’elle n’est jamais apparue et une bande de sorciers essaie de nous vendre la leur. C’est sûr que c’est plus facile d’acheter une vérité bien emballée, toute construite et répétée en boucle par des communicants que de trouver la sienne. Le monde est devenu une immense secte. La Grande Secte je l’appelle. Exauce toutes mes prières dieu $. Je serais ton disciple toute ma vie si tu m’accordes confort, beauté, gloire et des vierges et une Rolex pour « réussir » ma vie et une Aston Martin pour faire comme James Bond. Putain jamais la liste s’arrête dans cette secte. Naguère les sectes religieuses apprenaient le dépouillement et le renoncement. Être ou ne pas être était la question. Avoir plus ou avoir encore plus est devenu le mantra universel. Et je vois personne en sortir. Si tu fais un pas de côté, tu prends un coup de tonfa et une lacrymo dans la gueule. J’ai maté ce qu’ils ont fait à Notre Dame des Landes. T’as quelques mecs qui construisent des cabanes en bois, cultivent trois légumes et accessoirement font économiser au contribuable des milliards d’euros. Et au lieu de les laisser pénards vivre leurs vies tranquilles, et je parle même pas de les remercier pour les économies et la protection de la nature, on leur envoie l’armée bleue. C’est open bar pour les flics. Vas-y tonton, fais péter toutes les lacrymos qu’on accumule depuis des mois. Brouillard poivré sur le bocage. Vous voulez pas vous conformer à notre secte travail, famille, patrie ? On vous pète. Ils faisaient de mal à personne à se construire leur petite utopie. C’est vraiment eux les grands méchants qui mettent en danger notre belle « République » ou notre encore plus belle « démocratie » ? Je sais que je suis pas le seul à regarder NDDL avec des étoiles dans les yeux, c’est le nouveau graal révolutionnaire pour pleins de petits citadins de gauche. Les gens de Nuits Debout se sont pas envolés, ils sont retournés dans le train-train comme moi. Les yeux qui jettent un coup d’œil dehors mais le corps a pas bougé et le compte en banque prend toujours le salaire du patron. Et on est tous là à se regarder, à refaire le monde de temps en temps un samedi soir entre la deuxième et la cinquième pinte. Oui avant on est pas assez chaud, après on est déjà bourré.

Je crois qu’au fond on est parfaitement conscient qu’on va droit dans le mur à pleine vitesse mais personne n’a le courage de se lancer dans le vide et de perdre les miettes qui nous sont lancées généreusement. Ou alors le temps que tu réfléchisses, que tu réalises que ton job est inutile, que ton patron est un crevard, boum t’as trente ans et ta meuf tombe enceinte et là t’es bloqué, piégé pour vingt piges de plus. Parce qu’aller élever ton môme dans les bois sur la ZAD, ta meuf elle est de gauche mais pas tant que ça. Une princesse de gauche oui. Putain j’aurai rêvé d’être élevé dans les bois au lieu de cette banlieue pourrie. Apprendre la vie de la Nature intimement. Chasser, cueillir, reconnaître la valeur, les enjeux et les cycles organiques de ce monde dans lequel on vit. Et j’ai appris la valeur des objets, les enjeux économiques et le cycle de la bourse. On m’a appris la violence de ce monde et comment me blinder pour y faire face. On m’a appris que la beauté était celle des magazines. Quelle était celle de ceux qui possèdent On m’a appris à avoir et à jalousement conserver ce que j’avais. La vie coûte cher alors économise. Travaille, voilà ce qu’on m’a dit une fois de plus. Une fois ? Non ! Tout le temps. À chaque étape. À chaque moment. Travaille ! Travaille à l’école. Travaille mieux. Ne regarde pas la télé, va travailler. Arrête de jouer, va travailler. Tu liras plus tard, va travailler. Le sport ? Va travailler. T’amuser ? Ni pense même pas. Tu m’étonnes que maintenant j’ai plus tellement envie. Travaille pour avoir une « situation », voilà ce qu’ils m’ont dit. Putain mais ça veut dire quoi une « situation » ? Ça vient de situer, ça veut donc dire trouve un endroit où te situer dans l’échelle sociale. Où es-tu positionné par rapport aux autres. Et plus tu les écrases mieux t’es situé. Cette « bonne » place dans une « bonne » boite. Tout est dit. Insère-toi dans cette cage et n’en bouge pas. Toujours la même idée de résignation et d’acceptation de conditions pré-établies pour toi. Si j’aime les maths ? Mais qu’est-ce que ça peut faire, on t’a dit de travailler. On t’a dit d’apprendre et de réviser. Aimer à rien à voir là-dedans. « Tu nous remercieras plus tard » qu’on a même osé me dire. Remercier de quoi ? De m’avoir forcé à apprendre des trucs qui m’intéresse pas ? À avoir décider pour moi ? D’être plus intéressé par ma « situation » finale que d’essayer de me connaître ? D’avoir voulu m’imposer votre façon de penser parce que c’est la seule que vous connaissez et que vous suivez méthodiquement ? De m’avoir donné une « bonne » éducation ? Bah non désolé, ça va pas être possible. Même à trente ans on continue de vouloir me vendre ce petit monde tout propret où rien ne doit dépasser. Et maintenant je suis là en bordure à m’agiter le long du bocal pour voir où trouver un peu d’air frais.

En attendant, il se fait tard, l’assiette traîne dans l’évier. La soirée passée entre internet pour s’informer vaguement de comment le monde va mal et mon téléphone pour rester accroché à une vie sociale. Tu m’étonnes qu’on reste de plus en plus tard au bureau. Si on avait plus de temps libres on saurait plus trop quoi en faire. Je mets un mois à lire un livre tellement j’ai plus l’habitude et tellement les sollicitations numériques m’attrapent à chaque instant. Il y a des écrans qui surgissent toujours quelque part. Demain recommence identique à aujourd’hui. Il faut être frais pour le week-end qui arrive où il va falloir concentrer tout ce qui a disparu de la semaine. Un dernier coup d’œil et j’éteins ces écrans d’asservissement volontaire.

Alors le matin se lève dans ces draps seuls. C’est toujours au matin que la solitude vient me chercher. Quand, dans la nuit encore sombre, se lève cette envie soudaine d’abandon, cette idée noire où a fui mon désir humain. Le sommeil cette petite mort du temps. Cette perte où se révèle la blancheur de nos âmes. La mienne y est bien mise à à nu, je suis toujours décharné par ces quelques heures. Je me sens si Robinson quand au milieu de la nuit je me réveille seul sur ce matelas fait île. C’est dans ces quelques secondes incertaines qu’éclate le fracas de ma condition humaine. Pourtant il faut bien revenir dans cette routine et dans ces engrenages quotidiens. Alors je me lève et enchaîne les 3C, café, clope, chiotte. Quoique ça fait un moment qu’on a rajouté un quatrième C pour plus de productivité et tenir la cadence. Un bon Ministère de la défonce ferait pas de mal. Qu’on puisse enfin légalement planer tranquille. Ça décrisperait les gens dans leurs vies étriquées et puis ça casserait le monopole du pinard et son alcoolisme agressif où tu finis par péter la gueule de tes potes sans t’en souvenir le lendemain. Je sais pas pourquoi je pense à ça de bon matin en plein milieu de la semaine. Peut-être que j’aurai bien fumé un petit joint avant de partir de chez moi. Pour planer un peu dans le bus et affronter tous ces visages de cendres. Pour affronter le patron de l’agence, les yeux un peu dans le vague, sans prise aucune sur son mépris. M’installer devant ma table, déjà perdu dans le décompte des heures. Et hop un peu de LSD, pour enchaîner et enflammer ces plans et ces calques d’arabesques hallucinées. Là, fini la monotonie, fini la lobotomie, fini la grisaille. Là, mon pote, ta ville va être unique, on va te casser tous ces schémas et envoyer au plafond notre créativité. Mais redescends sur terre fiston. Mets-toi au boulot et plus vite que ça ! Fais ce qu’on te dit, reste bien droit et dis bonjour à la dame.

Pourquoi ils nous laisseraient nous évader ? Jamais on reviendrait. Une fois les portes de la perception ouvertes, une fois que ton esprit s’est envolé, une fois que t’as été dans un ailleurs, une fois qu’il n’y a plus de limites à ton imagination et qu’on te donne l’opportunité de l’exprimer, pourquoi tu te pointerais encore dans ce système triste et gris ? Beaucoup de jours d’hiver, je suis proche de tout lâcher dans ce terne froid qui nous assaille, dans ces journées où toutes les lumières se sont éteintes. Et puis non. Qu’est-ce que je ferais à me casser au cœur de l’hiver ? Pour aller où ? Pour faire quoi ? Le quotidien te retient prisonnier par son existence même et par le remplissage qu’il fait. Sans toutes ces choses automatiques que tu fais toute la journée et qui te sont à moitié dictées, tu serais obligé de remplir toi-même tes journées. Faut y être préparé ! Parce qu’après trois grasses mat’ de suite, je pense que c’est bon t’es reposé, tu dois commencer à tourner en rond. L’attraction de ton canapé doit s’exercer en plein, la force gravitationnelle peut vite devenir irrépressible. Tu te retrouves alors en pyjama toute la journée à mater les pires horreurs de la télé. Et si ce plan c’est prendre un allé simple pour Bangkok et faire la Full Moon et après on verra bien. L’atterrissage risque d’être violent. Ou peut-être pas finalement. Peut-être qu’on a juste peur de perdre le confort de cet encombrant canapé qu’on a toujours connu. La peur de l’inconnue et du vide est toujours si grande, paralysante. Pourtant mon envie de découverte et de curiosité est elle aussi si développée. J’aimerais qu’on m’ait inculqué cette confiance en moi, cette force qui puisse me faire regarder tous les obstacles de la vie bien en face. Les regarder avec toute l’intensité de mon regard et patiemment les affronter, mieux, les déconstruire. Puis me servir de chaque brique qui s’enlève de ces murs sur ma route pour bâtir autre chose. M’en servir pour paver cette route et la rendre solide. Un pavage sous mes pieds qui me rendrait stable et confiant. Confiant en ce chemin que j’assemble pas à pas, pierre par pierre. Où j’accueille chaque mur avec joie car je sais que la matière dont il est bâti sera la ressource pour avancer. Reste plus qu’à trouver cette confiance. Où à se jeter sans, peut-être qu’elle réside dans la chute. Où se jeter sur le premier mur, ma confiance c’est la première brique qui tombe. Allons-y. Qu’est ce qui peut m’arriver de pire que cette route infernale ? Au pire quoi ? Au pire on mourra…

FIN

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